Emploi et logement : deux politiques de développement métropolitain à réconcilier ?

Dire que l’emploi et le logement sont désormais deux des priorités fondamentales du développement territorial relève sans doute de l’évidence.

Dire que les politiques de l’emploi et celles du logement devraient être élaborées et conduites de façon au moins coordonnées pourrait également passer pour une évidence.

Force est cependant de constater qu’il n’en est rien. Pire ces politiques sont souvent concurrentes, dans la mobilisation du foncier par exemple ou dans la mobilisation des moyens publics qui les servent.

Si désormais quelques collectivités font appel au « logement des actifs » comme argument mobilisateur, c’est souvent pour éviter les termes de logement social, trop connoté, trop répulsif et peu garant du développement économique espéré.

Mais Les besoins en logement se calculent par l’intermédiaire exclusif de considération démographiques qui ne traduisent pas les besoins des entreprises, ni leurs évolutions potentielles et ne reflètent pas leur besoins de réactivité.

Les entreprises et le monde du développement économique,  de leur côté ont largement été exclues de l’élaboration des politiques de l’habitat et du logement. Les évolutions récentes d’Action Logement (ex 1%) y ont sans doute pleinement contribué. Certaines d’entre elles soutenues par les organisations syndicales parviennent à faire entendre des besoins qu’elles ont cependant énormément de mal à exprimer précisément et dans une forme audible par les techniciens de l’habitat et transcriptible en programmation habitat.

Au résultat tout le monde se retrouve insatisfait :

  • Habitants et salariés dont la part du budget liée au logement s’envole au détriment du pouvoir d’achat.
  • Entreprises qui doivent soit compenser ces envolées dans leur politique salariales soit faire face à des tensions sociales dans l’entreprises ou encore renoncer à des recrutements.
  • Les collectivités confrontées à l’insatisfaction grandissante des entreprises des ménages et qui doivent compenser l’envolée des prix immobiliers par un interventionnisme couteux en matière de foncier, d’habitat intermédiaire et de logement social.

Les entreprises (ou certaines d’entre elles au moins) ont cependant un intérêt majeur à participer aux politiques locales de l’habitat et au rééquilibrage des marchés immobilier au bénéfice de leur salarié mais au-delà de l’ensemble des habitants.

C’est ce que la démarche de Plan Habitat Entreprise1, expérimenté dès 2008 au CETE Méditerranée s’est donné comme objectif de mettre en évidence, afin de rétablir des liens très distendus entre entreprises et collectivités, entre politiques privées et politiques publiques  au service des politiques du logement.

 Christian Boyer

1-     Voir le compte rendu de la journées Territoire et entreprises tenues à Aix en Provence les 20 et 21 novembre 2008 : voir l’article et la présentation des PHE : http://www.certu.fr/fr/_Urbanisme_et_habitat-n24/Habitat-n37/IMG/pdf/PHE.pdf

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